Une amitié s'est nouée il y a presque vingt ans entre un homme et une femme. C'est cette dernière qui raconte les années, fait l'inventaire des petites phrases prononcées et des grandes, laissant ainsi entrer le lecteur dans un univers clos, jusque-là jalousement fermé aux autres.
Une jeune femme tombe enceinte. Un homme s'enfuit. Et une petite fille reste aux prises avec une énigme. À la manière du dessin caché qui apparaît dans les cahiers de jeux des enfants quand on relie entre eux les points numérotés, Martine Delvaux s'applique à réunir dans Blanc dehors le peu qu'elle sait de l'inconnu qui a refusé de devenir son père. Un roman aussi résolu qu'apaisé, où la romancière parvient à rendre lisible à nouveau une histoire pourtant criblée de blancs.
Ils sont tournés les uns vers les autres. Ils s'observent et s'écoutent. Ils s'échangent des idées, des armes, de l'argent ou des femmes. Dans cet univers clos réservé aux hommes, le pouvoir se relaie et se perpétue à la façon d'une chorégraphie mortifère. Le boys club n'est pas une institution du passé. Il est bien vivant, tentaculaire: État, Église, armée, université, fraternités, firmes... et la liste s'allonge.
Face à la crise climatique, Martine Delvaux refuse l’abattement et choisit le combat, celui que mène la génération de sa fille, qui tient tête aux décideurs et réclame avec force la protection de la vie sur Terre. Solidaire, elle offre ici un livre-collage tissé de catastrophes, mais surtout d’espoir, où le feu occupe une place centrale. Feu sacré des militant.es, bûchers où tant de femmes ont péri, feux follets, feux de forêt dévastateurs, rage incendiaire et feux de joie : certaines flammes nous détruisent, quand d’autres nous éclairent.